En voiture ou en vélo : Une balade à remonter le temps

De nombreux vestiges découverts sur la Communauté de Haute Provence, traduisent une présence romaine au début de notre ère. En différents lieux des restes de la voie domitienne (via Domitia), qui reliait Rome au Sud de l’Espagne, sont encore visibles, nous vous invitons à les découvrir.

« la voie la plus sure et la plus rapide de Rome à l’Espagne » (Strabon)

Cette voie qui fut créée par le consul Cneus Domitius Ahenobarbuslors de la conquête du Midi de la Gaule (120 av J-C), probablement sur un ancien chemin « la Via Heraklea », est la plus ancienne route construite en France.Les Romains étaient passés maîtres en construction de voies et la solidité de celles-ci, leur a permis de résister jusqu’à aujourd’hui. Grâce à deux appareils de visée,le groma et le Chorobate, ils traçaient des routes rectilignes qui étaient jalonnées de bornes, de relais ou d’ouvrages d’art, dont quelques-uns sont parvenus jusqu’à nous

 

Les bornes militaires

Ces bornes qui jalonnaient les voies romaines, étaient espacées les unes des autres d’un MILLE romain (1480 mètres actuels). Elles indiquaient les distances par rapport à des villes importantes et portaient le nom de l’empereur.

La Borne de Tavernoure (1)

Au départ de MANE, prenez le CD 13 vers Dauphin puis à droite le chemin Seynet, traversez la laye et remontez dans la plaine. Au carrefour suivant vous découvrirez « la Borne de tavernoure » ,cette ancienne borne qui marque la limite des 3 communes de Mane, Dauphin et Saint-Michel, n’a pas l’apparence d’une borne milliaire classique, elle pourrait indiquer l’emplacement d’un ancien relais routier (taberna = auberge). Depuis la borne on peut observer le tracé rectiligne de la voie, caractéristique des routes romaines.

 

Les ouvrages pour le passage de l’Eau

Le Gué du Reculon (2)Pour passer l’eau, outre l’utilisation de bacs et de bateaux sur les fleuves et rivières importantes, les Romains construisaient des ponts ou simplement des gués sur les ruisseaux plus modestes.Le gué du Reculon est un des rares vestiges romains de ce type. Il est constitué d’une arête formée de 34 blocs de calcaire en grand appareil parfaitement jointés, à l’arrière de laquelle se trouvait une chaussée caladée. Ce gué faisait 25 m de long et 6 à 7 m de large. Pour l’atteindre, Remontez jusqu’à la RN 100 puis prenez à gauche vers Cereste arrêtez-vous au carrefour de Lincel, au niveau du potier. Un petit chemin descend vers le ruisseau du Reculon

 

Le Pont de l’Aiguebelle (4)

Pour l’atteindre reprendre la RN 100 vers Cereste. Au carrefour, Cereste, Manosque, Reillanne, vous êtesau Col des Granons (3),il a été décrit par Strabon, géographe et historien grec du début de notre ère comme la frontière entre la cité d’Apta Julia (Apt) et le pays des Voconces.continuez jusqu’à Cereste pour découvrir le pont romainLe Pont de l’Aiguebelleest large de 6,50 met long d’au moins 36 m, il comportait deux arches d’environ 6 m de diamètre établies sur une large semelle de fondation en grand appareil, sur laquelle reposent la pile centrale et les deux culées.

 

Les relais : Catuiacia(4)

Le long de la voie, tous les 30 km environ, étaient aménagés des gîtes d’étapes ou mansiones.Entre deux mansiones, il y avait des relais appelés mutationes. Dans ces relais, on pouvait boire, manger et dormir.On sait que près de Cereste se trouvait un mutatio du nom de Catuiacia, mais celui-ci n’a pas été précisément localisé

 

La « via domitia», route militaire à l’origine, favorisa le développement de la région, car elle permit les échanges de marchandises, mais elle fut également le vecteur d’une civilisation, qui nous a laissé, entre autres choses, sa langue à l’origine du Provençal comme du Français.

Plus d’info sur les voies Romaines www.viadomitia.org